La Violence Contre Les Femmes Dans Les Partis Politiques: Analyse de la Situation en Côte d’Ivoire
Le National Democratic Institute (NDI) a lancé cette étude dans le but d'identifier les manifestations et les pratiques de violence contre les femmes dans les partis politiques de Côte d'Ivoire et les actions clés qui pourraient être prises pour prévenir ou atténuer cette violence. A cet effet, une enquête qualitative a été menée auprès des acteurs des six partis représentés à l’assemblée nationale que sont : le Rassemblement Des Républicains (RDR), le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), l’Union pour la Démocratie et pour la Paix en Côte d'Ivoire (UDPCI), l’Union Pour la Côte d’Ivoire (UPCI), le Front Populaire Ivoirien (FPI) et le Parti Ivoirien des Travail (PIT).
L'évaluation a été menée conformément à la méthodologie et au matériel développés par le NDI dans le cadre de ses initiatives mondiales « Gagner avec les femmes : Plan d'action global et aucun parti dans la violence : évaluer la violence contre les femmes dans les partis politiques ».
Les activités d'évaluation ont consisté à des questionnaires administrés aux hommes et aux femmes au sein de chaque parti, des entretiens semi-dirigés avec le leader ou des secrétaires généraux des partis, des focus groups avec des femmes membres des partis politiques. Une fois, la documentation examinée, les résultats de l'application de ces outils ont été traités, organisés, systématisés et analysés, ce qui a permis l'élaboration d'un rapport exclusif pour chaque parti politique et d'un rapport national public.
Les conclusions de l'évaluation révèlent que les partis politiques en Côte d'Ivoire luttent contre la « normalisation » des comportements liés à la violence politique notamment dans le cadre des pratiques politiques et de la compétition pour le pouvoir. Cependant, le caractère dur du champ politique conduit à un relativisme de la violence aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Il s’agit d’une acceptation de la violence comme moyen de positionnement. La violence contre la femme existe de ce fait dans le milieu politique ivoirien. Elle prend souvent la forme d’abus, d’agression verbale, d’attaques psychologiques, de harcèlement, de menace et de pression.
La manifestation de la violence dans la sphère politique est souvent dirigée contre les femmes et cela les affectent de façon disproportionnée. Elle est généralement commise par les hommes mais dans certains cas des femmes sont auteures de violences contre les femmes.
L’objectif de la violence en politique est d’empêcher totalement ou partiellement les femmes de jouir de leurs droits politiques. Ce type de violences est simplement causé par le fait que la victime soit une femme et que celle-ci manifeste une volonté de participer à l'espace public et politique. Il faudrait garder à l'esprit que ce n'est pas l'espace physique où la violence est commise qui la définit mais les relations de pouvoir qui s'y produisent. L’absence d’une loi globale sur les violences faites aux femmes donne place à certains textes du code pénal qui répriment toute action de violence et de harcèlement contre toute personne de manière impersonnelle.